France-Expression

La fille des bois Elle avait les yeux clairs et la cuisse légère, Elle aimait à errer au milieu des fougères, Et si un buis, parfois, soulevait son jupon, Elle ne châtiait point l’arbrisseau fripon. Elle portait de beaux et longs cheveux de flammes, Tombant sur son corps qui était à peine femme Mais qui cachait déjà, sous l’éclat de la fleur, Une source infinie d’amour et de douceur. Nous allions, par les bois, tous deux en promenade ; J’improvisais parfois d’un peu gauches ballades ; Dans un étang secret, nous jouions aux baigneurs ; Nous parlions tout ba

Vingt-cinq ans L'heure a sonné de mes vingt-cinq ans en ce jour, Je me revois jadis, léger et frêle enfant; Ce temps est révolu, je suis homme, à présent; Aujourd'hui, le temps est de mûrir nos amours. Les arbres dénudés qui bordent mon chemin Me rappellent le temps des verdoyantes plaines, Et des douces folies sur les branches des chênes... L'insouciance n'est plus, et je dois voir demain. Mais je ne veux le voir, lui l'abject incertain, Que surplombent des nues d'anthracite et d'airain, L'or de l'astre n'est plus, et le temps, toujours, court, Le passé m'est connu, limpide et rassur